Notre analyse
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Info mazout du 13 décembre 2024
Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse jeudi, après avoir débuté en hausse, à cause de prévisions moroses sur la demande d’or noir et de la volonté de Donald Trump de faire chuter les prix en augmentant la production.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a abandonné 0,15% à 73,41 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a perdu 0,38%, à 70,02 dollars.
Les cours ont connu « une légère hausse au cours des trois derniers jours, mais elle a pris fin car le marché s’inquiète de l’offre », a commenté Bart Melek, de TD Securities.
Les prévisions sur le marché du pétrole ne sont pas optimistes, le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié jeudi, indique « un excédent d’offre de 950.000 barils par jour en 2025 », et même de « 1,4 million de barils par jour » si l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) réintroduit, comme prévu actuellement, une partie de ses barils sur le marché à partir d’avril.
Il s’agit de la coupe volontaire supplémentaire de 2,2 millions de barils par jour de huit pays membres de l’alliance, dont l’Arabie saoudite et la Russie, dont le retour a été repoussé à trois reprises.
Une incertitude majeure pour l’organisation reste le niveau de conformité avec les objectifs convenus, « nos estimations montrent une production collective supérieure aux objectifs de 680.000 barils par jour » en novembre, rapporte l’AIE.
L’OPEP, dont les rapports sont généralement plus optimistes que ceux de l’AIE, a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2024 et 2025, invoquant des difficultés persistantes.
Donald Trump a également réaffirmé jeudi, à l’occasion de sa nomination par le Time Magazine, sa volonté « d’abaisser les prix du pétrole de manière substantielle ».
Le républicain est un fervent défenseur des énergies fossiles et le marché s’attend à des conditions favorables pour les producteurs américains, ce qui conduirait à une offre encore plus abondante de la part des États-Unis.
Le marché continue toutefois de soupeser la situation géopolitique « avec de nouvelles sanctions de l’Union européenne contre la Russie, un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hezbollah » et les incertitudes persistantes sur l’avenir de la Syrie, estiment les analystes d’Energi Danmark.
Les pays membres de l’Union européenne se sont mis d’accord mercredi pour sanctionner environ 50 navires supplémentaires de la « flotte fantôme » qui permet à la Russie d’exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales.
Les sanctions sur la Russie « pourraient apporter un soutien supplémentaire aux prix si elles mènent à une baisse des exportations effectives », estime Tamas Varga, analyste chez PVM.
Selon M. Melek, la prime de risque géopolitique est aussi due à la chute de Bachar al-Assad en Syrie et à la position désormais affaiblie de l’Iran. « Le régime de Bachar al-Assad ayant disparu et les mandataires Iraniens n’étant plus un tampon protecteur pour l’Iran, il est beaucoup plus facile d’entreprendre une action militaire contre les installations (…) Iraniennes », a-t-il soutenu.