Info mazout du 17 septembre 2025

Les prix du pétrole ont progressé mardi alors que les opérateurs craignent une intensification des attaques ukrainiennes sur les infrastructures pétrolières russes susceptibles de freiner l’offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, a gagné 1,53% à 68,47 dollars. Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en octobre, a connu une hausse de 1,93% à 64,52 dollars.

« Les attaques ukrainiennes contre les infrastructures russes commencent à s’accumuler », commente auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital. « Cela pourrait potentiellement réduire la production de pétrole russe et nous pourrions finalement perdre une partie de cet approvisionnement sur le marché mondial », ajoute l’analyste.

La Russie avait indiqué vendredi avoir abattu dans la nuit 221 drones ukrainiens, soit l’une des attaques les plus massives de l’armée de Kiev en trois ans et demi d’offensive russe.

Selon plusieurs sources, le port de Primorsk, le plus grand site d’exportation de pétrole de Russie, aurait été ciblé. « En conséquence, le chargement des pétroliers dans le port a dû être suspendu », explique Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Le lendemain, lors d’une nouvelle attaque, un drone ukrainien s’est écrasé sur un autre des plus grands complexes de raffinage, y provoquant un incendie.

« La prime de risque géopolitique, qui émane généralement du Moyen-Orient, est aujourd’hui fortement amplifiée par la situation en Russie », résume M. Kilduff.

En parallèle, les opérateurs continuent d’évaluer les probabilités d’un renforcement des sanctions visant la Russie, après de nouveaux propos du président américain Donald Trump.

Celui-ci a affirmé qu’il serait prêt à sanctionner plus durement Moscou à la condition que les autres pays de l’Otan arrêtent d’acheter du pétrole russe.

Il a aussi suggéré à ces pays d’envisager des hausses substantielles de droits de douane visant la Chine, pour qu’elle diminue son soutien à la Russie.

En parallèle, une baisse du taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) d’un quart de point mercredi est largement anticipée par le marché.

Cela pourrait bénéficier aux matières premières dont la demande augmente généralement quand l’économie se relance.

La faiblesse du dollar -plombé par les perspectives d’un assouplissement économique- est aussi de nature à soutenir les prix du pétrole.

L’or noir étant libellé dans la monnaie américaine, il devient donc techniquement moins cher pour les autres pays lorsque le billet vert baisse.