Info mazout du 3 mai 2024

Les cours du pétrole se sont stabilisés jeudi après leur sévère chute la veille, le marché s’attendant à que ces niveaux de prix plus bas incitent les Etats-Unis à remplir leurs réserves stratégiques de brut.

Le prix du baril de Brent pour livraison en juillet, a grignoté 0,27% à 83,67 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juin, a conclu quasi stable (-0,06%) à 78,95 dollars.

L’espoir que les États-Unis remplissent leurs réserves stratégiques (de brut) apporte un peu de soutien aux deux références mondiales du pétrole, a commenté Neil Wilson, analyste chez Finalto.

La forte baisse des prix de la veille a en effet fait glisser le WTI sous la barre des 80 dollars le baril, un niveau de prix alimentant les spéculations que les États-Unis s’efforceraient d’en profiter pour constituer leurs réserves stratégiques (SPR) de pétrole.

Entre septembre 2021 et juillet 2023, les États-Unis ont ponctionné quelque 274 millions de barils sur leurs réserves stratégiques, soit environ 44% du total. Au terme de cette phase, les SPR sont tombées à leur plus bas niveau depuis 40 ans.

Ce fragile redressement des cours ne cache cependant pas une tendance plus large à la baisse, a estimé John Kilduff d’Again Capital.

L’état de la demande n’est pas très bon, notamment au niveau de l’essence. La demande d’essence a été faible quatre semaines de suite comme l’a attesté le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) sur les stocks et la production, a encore souligné John Kilduff.

Le marché garde aussi un oeil, selon lui, sur l’évolution de la devise Japonaise. Jeudi le yen se redressait après une potentielle intervention de la Banque du Japon mais cette remontée est de la devise Japonaise incertaine.

Si le yen devait s’affaiblir encore alors que le différentiel des taux d’intérêt entre le Japon et les États-Unis favorise fortement le dollar, ce serait une cause d’inquiétude pour l’économie Japonaise, a indiqué l’analyste d’Again capital.

Un yen encore plus faible risquerait de renchérir considérablement la facture d’importations pétrolières du Japon, libellée en dollars.

En parallèle, la prime de risque géopolitique sur le cours du baril continue de s’estomper, la guerre entre Israël et le Hamas n’ayant pas eu de conséquences sur « le secteur pétrolier de la région, malgré l’implication désormais directe de l’Iran dans la crise », a commenté Tamas Varga, de PVM Energy.