Les cours du pétrole ont reculé mardi, pénalisés par une aversion au risque après la nouvelle offensive de Donald Trump à l’encontre de la Fed, et à quelques heures de l’entrée en application des droits de douane visant l’Inde.
Le président américain Donald Trump a accentué sa campagne de reprise en main de la banque centrale des États-Unis (Fed) en voulant limoger une gouverneure, augurant un conflit juridique et jetant le doute sur la crédibilité future de cette institution centrale pour l’économie américaine.
En raison de cet assaut, les analystes de Briefing.com dépeignent « des marchés perturbés » et « une demande renouvelée pour les valeurs refuge dans un contexte d’incertitude accrue ».
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a perdu 2,30% à 67,22 dollars. Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison le même mois, a reculé de 2,39% à 63,25 dollars.
En parallèle, « les attaques mutuelles entre la Russie et l’Ukraine se poursuivent » et Kiev « cible de plus en plus les infrastructures énergétiques russes », souligne Carsten Fritsch, de Commerzbank.
En théorie, cela pourrait entamer les ventes de brut russe et tendre l’approvisionnement du marché, Moscou étant le troisième producteur mondial de pétrole.
Mais « aucune baisse des exportations via les ports de la mer Baltique n’a encore été observée », selon l’analyste.
Le constat est similaire concernant le pétrole kazakh, dépendant des infrastructures russes pour être exporté, ajoute M. Fritsch.
Le principal facteur de hausse sur le marché pétrolier serait des sanctions supplémentaires des États-Unis visant la Russie.
Sauf nouveau sursis de dernière minute du président américain, les droits de douane sur les produits indiens importés aux États-Unis devraient être portés à 50% mercredi, en représailles aux achats de brut russe.
Mais pour l’instant « rien n’indique que l’Inde a l’intention d’arrêter ses achats, bien qu’ils semblent être en baisse », souligne Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management.
Vendredi, Donald Trump, qui veut trouver rapidement une issue à l’assaut russe contre l’Ukraine lancé en 2022, a par ailleurs dit se donner « deux semaines » pour décider de sa ligne de conduite concernant la guerre en Ukraine.